La pénurie de semi-conducteurs et ses répercutions
Depuis printemps 2020, tout autour du monde de nombreuses entreprises et secteurs sont touchés par cette pénurie, aussi bien les particuliers que le professionnel.Des cadors tels que Apple, Ford, Nvidia (Etats-Unis) ; Renault, PSA (France) ; Sony et Nissan (Japon) ; Volkswagen (Allemagne) se retrouvent donc dans des positions délicates.
Que se passe-t-il ?
Nous sommes confrontés à une pénurie quand un manque, une insuffisance de ce qui est nécessaire se fait ressentir.
Un semi-conducteur est un corps non métallique qui conduit imparfaitement l’électricité, sa conductivité électrique est intermédiaire entre celle des métaux et celle des isolants. Les semi-conducteurs sont largement utilisés en électronique pour réaliser des composants (diodes, transistors, circuits intégrés, lasers,…)
Sans ce « cerveau électronique », impossible de faire circuler des informations dans la machine.
Des conséquences désatreuses !
De nombreux secteurs sont en perte de vitesse, les usines tourent au ralenti ou sont mises à l’arrêt, les stocks diminuent et les pertes sont colossales entrainant des retards de production sur (les iPhone 12, la Playstation 5, les voitures, les antennes 5G, les ordinateurs, les appareils connectés, …)Par quoi est-elle provoquée ?
- La fabrication des puces est un processus fragile et complexe nécessitant du personnel et du matériel extrêmement pointu et donc rare. Les besoins en produits électroniques ont été décuplé durant la pandémie tout en mettant plusieurs usines de fabrication à l’arrêt au printemps 2020.
- De plus une guerre commerciale a éclaté entre les Etats-Unis et la Chine menée par l’ex-président Donald Trump, en coupant toute relation avec eux afin de réduire la dépendance américaine aux semi-conducteurs, aux équipements téléphoniques 5G Chinois et afin d’empêcher les Chinois d’accéder à cette technologie.
- De graves sécheresses ont empêchés les usines (TSMC) de Taiwan de fonctionner.
- Depuis 2021, en février, une vague de froid inhabituel au Texas a provoqué l’arrêt total des usines de puces électroniques dans l’Etat américain. En mars, un grave incendie a frappé les usines de puces du Japon.
- Et plus généralement depuis 20 ans, la demande en puces informatiques a augmenté drastiquement et c’est encore plus accélérée depuis le début de la pandémie.La demande sur les objets électroniques personnels ayant augmentée, le secteur automobile a dans le même temps reculé en conséquence.
- Les fabricants de semi-conducteurs ont donc priorisé la production de matériaux à destination des objets électroniques personnels plutôt que pour le secteur automobile. Seulement voilà : la demande en voitures est repartie, et l’industrie automobile manque désormais de semi-conducteurs, pourtant essentiels à un véhicule moderne, du freinage à la direction en passant par la gestion du moteur.
Qui produit ces puces électroniques ?
La majeure partie de l’offre mondiale est produite en Asie (Taiwan, Corée du Sud) par Taiwan Semiconductor Manufacturing Company et Samsung Electronic. Il y aussi d’autre fondeurs en Europe comme STMicroelectronics, Infineon Technologies, NXP Semiconductors et Global Foundries (Allemagne) mais ne rivalisent pas du tout avec les leaders asiatiques. Intel, leader ces 25 dernières années est peu à peu délaissé de par son retard technologique. De plus Intel envisagerait d’ouvrir de nouvelles usines en Europe et aux Etats-Unis. Les Etats-Unis ne produisent que 12% des puces dans le monde.Que fait l’Europe pour endiguer cette pénurie ?
- Le continent ne produisant plus que 10 % de la production mondiale de semi-conducteurs, contre 40 % il y a trente ans, STMicroelectronics, NXP, Infineon, les trois fleurons européens du secteur, ont accumulé trop de retard dans la course à l'innovation, la pénurie pourrait durer jusqu'en 2022 dans plusieurs secteurs économiques stratégiques.
- L'Allemagne, la France et 14 autres pays européens ont annoncé en décembre dernier leur volonté d’unir leurs forces pour résoudre cet enjeu de souveraineté face aux Etats-Unis et à l'Asie, le gouvernement allemand a l'intention d'investir près de 3 milliards d'euros pour attirer des sites de production de semi-conducteurs sur son territoire d’après le ministre fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie, Peter Altmaier.
- L’annonce d’un programme de 145 milliards d’euros par Thierry Breton Commissaire européen au marché intérieur pour faire monter en gamme l’industrie européenne des semi-conducteurs à l’horizon 2030 a été reçue avec enthousiasme ? L’Europe peut donc faire le pari d’une production et d’une conception de pointe.
- Mais en Europe, même en Allemagne, les décisions d'investissements tardent à venir, elles sont attendues pour le second semestre 2021. Ce qui signifie que les complexes usines de semi-conducteurs ne sortiront de terre qu’au mieux en 2023 ou 2024.
Que font les USA pour endiguer cette pénurie ?
Les États-Unis sont dans la même situation de dépendance mais les investissements ont déjà commencé pour se doter d’une vraie production domestique, en redonnant du poids à Intel. De plus Intel serait prêt à investir 80 milliards en Europe pour accélérer la production, l'industriel va choisir plusieurs sites sur le Vieux continent, dont deux unités de production à dix milliards d'euros chacune, avant d'en ajouter potentiellement six autres.Comment Tesla esquive cette crise ?
Contrairement aux autres constructeurs automobiles contraint de fermer leurs chaines de production pour plusieurs semaines ou comme Peugeot contraint de repasser au compteur analogique. Tesla a pu contourner la pénurie des semi-conducteurs et continuer à produire ses véhicules, en développant une nouvelle version de son logiciel de bord, permettant au groupe de s’adapter aux microprocesseurs de différents fabricants selon leur disponibilité sur le marcher cela sans reposer sur un seul fournisseur.
Publié le 21-09-21